« Me [mi] homme mi surdoué » ...

« Me [mi] homme mi surdoué » ...
Homme-doué ou sur-homme ?
Zèbre !? ... Caméléon sûrement !


Courant Octobre 2017, le moral n’était (encore une fois) pas au beau fixe. (Peu importe les raisons, pourvu qu’on ait l’ivresse de la dépression ...!).

Je vais chercher ma fille chez sa meilleure copine et pour une fois (me demandez pas pourquoi j’en sais rien !) je décide de laisser ma panoplie de masques à la maison. Je suis épuisé de tout et de me cacher surtout. Les gens chez qui je vais sont adorables et je peux dévoiler mon « intimité intérieure ». Bref je comptais pas m’éterniser mais je ne pouvais décemment pas partir comme un voleur. Je parle un peu avec les parents. Enfin j’essaie car je suis fatigué et j’ai une tête de déterré. Bref, au fil de la discussion, la maman décèle dans ce que je dis des mots/maux qui font tilt chez elle. Elle reconnaît cette situation et me dit qu’elle parierait sur le fait que je suis un surdoué non diagnostiqué ! Elle développe et me conseille 2 livres : « Trop intelligent pour être heureux » de Jeanne Siaud-Fachin et un autre dont je me rappelle plus ni le titre ni l’auteur* !

Et pour cause. J’ai moins accroché sur ce dernier, moins abordable selon moi comparé au premier, que j’ai dévoré ! Non sans mal malgré tout car au fil des chapitres, je passais par tous les stades : excitation, émotion puis abasourdissement complet. Au travers d’une profonde expérience (de terrain, je précise) et de nombreux témoignages associés, l’auteure me donnait l’impression de raconter ma vie ou plutôt mon existence. A posteriori, je me suis amusé à dire : « Purée, [c’est un autre mot que je disais !] cette nana m’a espionné depuis X années... elle aurait pu prendre 5 minutes pour m’en parler avant d’écrire ce bouquin ! ».

Depuis une bonne partie de ma vie a changé ! Il y avait un avant et il y a depuis un après ! Enfin je découvrais l’origine de beaucoup de mes souffrances, mal-être, ... et surtout cela expliquait énormément de choses vécues par le passé mais surtout encore aujourd’hui. Passée une certaine euphorie du début, je me retrouvais avec plus de nouvelles questions que de réponses aux précédentes. Quoi faire avec cette découverte ? « Je suis ... euh je serai un surdoué ! ». Car oui, avant que beaucoup me le dise, je me suis longtemps demandé si je faisais ou non le fameux test de QI !

[Je précise pour les éventuels indécis, rabat-joies, ..., qui découvriraient en route mon histoire : j’ai fais le test aujourd’hui & je suis effectivement un HPI (Haut Potentiel Intellectuel)]

Mais justement, foutues idées reçues ! Convaincu à 99% de l’être (je laissais quand même 1% de doute ! Je suis généreux !), j’ai découvert a posteriori une bonne partie de nos difficultés : la méconnaissance de ce qu’est un HPI par beaucoup, qui fait germer multiples contre-vérités dans la tête du tout un chacun et même chez les intéressés quand ils ne se savent pas dans cette situation. Si les HPI représente un peu plus de 2% de la population, quel est le pourcentage de gens qui ne savent pas vraiment ce qu’il faut entendre par ces termes « surdoué » (le pire mot car on n’est pas des surhommes !), « haut potentiel »,... ? Pour moi, ils sont une majorité ! Et on ne peut pas leur en vouloir ... la société ne sait déjà que faire de certains handicaps ou maladies orphelines ... Donc cela deviendrait presque entendable d’une certaine manière ces fausses idées, ces raccourcis...

Mais il serait légitime que, partant de l’hypothèse que nous souffrons de quelque chose avec cette douance, cette souffrance est décuplée par cette non reconnaissance sociale, médiatique ! Car cette dernière vient du dernier péquin que je ne verrai sans doute jamais à mon plus proche ami ou même parent !...

Dans ce monde de faux semblants où il conviendrait presque de ne pas montrer ni encore plus dire ce que l’on est et pense, deux stratégies s’offrent à nous : le zèbre et le caméléon ! Le premier est l’image la plus courante que l’on nous donne : on est très différent par nos zébrures et « l’homme » n’arrive pas à nous apprivoiser. Le second est le champion du camouflage et par extension de l’adaptation tant il peut se fondre dans son environnement.

Moi je n’ai pas pu endosser tout de suite cette zébrure et j’ai dû plutôt apprendre à m’adapter aux autres, à la vie, ... J'ai été caméléon avant zèbre ! Je suis donc une race particulière de zèbre : je suis un caméléon zébré !


* « L'Adulte surdoué: Apprendre à faire simple quand on est compliqué » de Monique Huon de Kermadec

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